ERIC MILLOT ( patineur )

 

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Éric Millot

Biographie   Éric Millot Nationalité Drapeau de France France Date de naissance 12 décembre 1968 (1968-12-12) (43 ans) Lieu de naissance Reims, France Taille 1,65 m (5 5) Parcours Club actuel Reims SCRP Entraineur Didier Gailhaguet
Annick Dumont
Jean-Christophe Simond Retraite 1997 ERIC-MILLOT-1.jpg Consultez la documentation du modèle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Éric Millot (né le 12 décembre 1968 à Reims en Champagne-Ardenne) est un patineur artistique français. Il a été quatre fois champion de France (1990-1991-1992-1993) et a obtenu la médaille de bronze aux championnats d'Europe de 1993 à Helsinki.

 

Palmarès 

Compétition 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 Jeux olympiques d'hiver 15e 7e Championnats du monde 9e 7e 5e 5e 7e 12e Championnats d’Europe 13e 19e 4e 8e 3e 4e 5e 8e Championnats de France 4e 5e 2e 1er 1er 1er 1er 2e 2e 2e F Championnats du monde junior 8e Grand Prix ISU[1] 1986/87 1987/88 1988/89 1989/90 1990/91 1991/92 1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 Finale du Grand Prix 3e Skate America 5e 3e 5e Skate Canada 5e 3e A 3e Coupe des Nations Trophée Lalique[2] 6e 4e 2e 2e 2e 5e Trophée NHK 11e 5e

Légende : F = Forfait ; A = Abandon

 

Quatre fois champion de France au début des années 90, l’élégant Eric Millot a laissé un très bon souvenir dans la mémoire des passionnés de ce sport. Médaillé de bronze lors des Championnats d’Europe en 1993 et lors de la première édition de la Finale du Grand Prix à Paris en 1996, il est le premier patineur à avoir réussi la combinaison triple boucle-triple boucle en compétition. Après huit Championnats d’Europe, six Mondiaux et deux Jeux Olympiques, le Rémois avait décidé de passer pro en 1997 pour devenir un an plus tard vice-champion du monde professionnel. Résident américain depuis plusieurs années et entraîneur à San Diego près de la frontière mexicaine, sa patinoire a accueilli l’équipe de France pendant une semaine avant les Championnats du Monde. Âgé maintenant de 40 ans, il est le Team leader de l’équipe de France à Los Angeles. ( 2012 )

Eric Millot, le feu qui couve la glace avec amour, dans l'ombre de Candeloro, le poulain d'Annick Gailhaguet aime le patinage artistique à en souffrir.
Par LOSSON Christian

Eric Millot aime tant la glace: «Elle change à chaque fois. C'est ERIC-MILLOT-7.jpgjamais la même chose. Elle dépend du fartage, des jours, de mes humeurs.» Son débit s'est accéléré d'un coup. «D'entrée, tu sens si tu es dedans. C'est presque charnelle comme sensation. Tu sens si t'es à l'intérieur, si tu la pénètres sans qu'elle te repousse.» Il lève les yeux. «J'ai parfois la sensation qu'elle m'appartient. Il suffit que je fléchisse, que je descende le plus bas pour l'approcher. Il faut être le plus doux possible, juste l'effleurer.» Eric Millot a des sensations à fleur de peau. Ses proches disent qu'il est artiste avant d'être sportif. Il passe donc son temps à travailler sur la glace. Il explique: «Quand elle ne résiste pas, quand elle dure comme du verre, tu es sur du bois. Les jambes sont raides, les pieds douloureux.» La glace lui paraît alors si loin qu'il a le sentiment «qu'elle fuit.» Il mime le contact de lame qui trace un fin sillage. «Il faut penser au contact. Tu dois faire la trace la plus juste.»

Il n'aime pas ce qui le sépare de cette trace. Comme les sauts, qu'il n'apprécie guère. Il n'y voit qu'une parenthèse. «Tu oublies tes points de repères, tu quittes le rail, tu tournes et tu récupères le rail. C'est tout.»Le mouvement, pour lui, «C'est l'essence même du patinage. Je le sens en moi, là, au fond de mon ventre. Il me tenaille mais c'est lui qui m'illumine le visage quand je patine.» Lui qui sait si bien décrire cette «nécessité» de «dessiner sur la glace.» C'est de là, peut-être, que lui vient ce sentiment «d'être dans une bulle».

A 27 ans, il a en compte 15 de patinage , quatre titre de champion de France (de 1990 à 1993) et un podium en championnat d'Europe (en 1993). Mais il a longtemps semblé prisonnier de ses reflets. Un profil d'enfant sage, poli, classique. Le déclic s'est produit après les jeux de Lillehammer, en 1994. Peut-être parce que ce soir-là, il avait tout juste décollé du fond (7e) quand Philippe Candeloro, son parfait contraire, a touché de peu les étoiles (3e). Il y a vu un signe. Eric Millot a alors coupé les ponts avec les études. Il s'est donné au patinage, sans retenue, sans filet. Et ça a payé: il a terminé 5e l'an passé aux championnats du monde. Il s'est qualifié pour la finale du Grand Prix, en février prochain, à Paris. Il explique: «Depuis, j'arrive à regarder le public droit dans les yeux. Le jury aussi. Avant, le départ de ma chorégraphie était loin d'eux. Leur regards disaient 'on va te juger.' Là, je débute planté en face d'eux. Je leur dis: 'regardez, regardez tout l'amour que j'ai pour le patinage.'»

La compétition l'a longtemps tétanisé. Il y avait d'abord l'échauffement qui ne l'échauffait pas. «Je voyais l'ambiance, glaciale. Les gens te fixaient, le jury t'observait. La chair de poule ne me quittait pas. Il y avait ensuite les 4 minutes de programme qui s'étiraient sans fin.» «Je suis si généreux, je voulais tellement y aller que je tournais avant de sauter. Ou que je sautais trop haut, ou trop loin. Je n'arrêtais pas de penser: faut pas que tu te plantes. Je pensais trop.» Lui revient en mémoire cet épisode des JO d'Alberville. «9000 personnes criaient Eric, Eric! J'osais pas lever les yeux. C'était terrible.» Sa place, 15e, lui laissera longtemps l'impression de vide. Il s'était montré sensible, vulnérable quand le patinage revendique complicité, arrogance et vanité. Peu à peu, il se fait donc violence. «Il a tendance à en rajouter lors des exercices physiques, dit Mustapha Aakik, son préparateur. Je ne rappelle pas l'avoir vu négocier quoi que ce soit.»

Reste le plus dur: ce qui reste sur la patinoire quand on a tout oublié et que la musique commence, la confiance. «Il en manque encore, dit Annick Gailhaguet, son entraîneur . Il trouve toujours les autres meilleurs que lui. Il se sous-estime.» Aussi ne faut-il pas s'étonner de le voir s'effacer quand on lui parle de Philippe Candeloro. De cette rivalité, il dit seulement: «On est ensemble depuis les championnats d'Europe de 1991. Aujourd'hui, on est tous les deux dans les 5 meilleurs du monde.» Pourquoi l'un a-t-il pris le dessus sur l'autre? «Il m'a longtemps manqué un saut: le triple axel. Il l'a passé avant moi. Je l'exécute depuis l'an passé. Maintenant, seul l'aura fait la différence», analyse-t-il.

Eric Millot voit le patinage comme un monde idéal. Les dérives l'obsèdent. Il explique: «La nuit, parfois, je pense à ce en quoi je pourrais innover. Comment faire évoluer le patinage, l'améliorer.» Il parle déjà de fonder une école pour les enfants. Eric Millot ne veut pas se contenter des apparences. «La télé ne montre que la grâce, la beauté, l'éphémère. On ne voit rien du travail, de la sueur et des chutes», or la chute, dit-il, fait partie de l'univers d'un patineur. «Dès que tu mets les pieds sur la glace, tu tombes. Et tu tombes jusqu'à ce que tu la quittes un jour.» Lui «préfère donc tomber que de reculer devant la difficulté.» L'âge importe peu. «Les champions olympiques ont 29 ans de moyenne d'âge, dit Annick Gailhaguet. Eric ne cesse de s'améliorer: dans les pirouettes, les sauts, la qualité de sa glisse.» Elle ajoute: «Beaucoup patinent sans savoir pourquoi. Lui le sait maintenant: parce qu'il ne peut pas s'en passer.»

 

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